dimanche 30 juin 2013

Le cheval qui mâchouille et se lèche les lèvres un cheval relaxé, ou non ?


Dans cet article le Dr Sue Mc Donnell répond à une question qui lui a été posé sur les chevaux qui mâchouillent et se lèchent les lèvres... est ce dû à la soumission, la confiance la compréhension ou à une tout autre chose ??

L'auteur explique que lorsqu'un cheval a la tête baissée, une posture détendue, qui se lèche les lèvres et mâchouille que ces signes font parti,d'une réponse du système nerveux autonome lorsque fluctue le stress ou la douleur, ou lorsque un moment de panique ou un sursaut sont résolut. Il poursuit en expliquant que chez les mammifères, ce groupe de réponses se produit lorsque l'animal passe d'un tonus sympathique majoritaire (lutte ou de fuite) vers un tonus parasympathique (alimentation ou reproduction). Ce processus est également connu comme l'atténuation sympathique. On peut le voir dans toutes sortes de situations.

Sue McDonnell nous donne alors un exemple classique de soulagement après une expérience de détresse : Elle prend pour exemple, une voiture de police avec leur sirène sifflante, et leur gyrophare clignotant, passant près de vous sans vous arrêter et parle de ce moment juste après, elle nous explique qu 'on pourrait ressentir des démangeaisons sur le cuir chevelu ou au niveau du cou, qu'on doive avaler notre salive, en expirant longuement avec difficulté... mais qu'avec un scénario plus dramatique,votre coeur ferait des bonds dans votre poitrine, vous ressentiriez une sueur froide, et vous devriez vous arrêter et maintenir votre tête dans vos mains avant de pouvoir retrouver vos esprits.

Elle nous dit alors que chez les chevaux on peut voir les mêmes signes, à des degrés divers.

Elle poursuit « Quand un cheval est soudainement effrayé, puis se calme, la tête retombe, il pourrait y avoir une salivation, des mouvements de la langue et de la mâchoire, et un soupir. Cela se produit chez tous les chevaux, sauvages ou domestiques, à chaque fois qu'ils sont surpris par quelque chose dans l'environnement, ou après une perturbation. Chez les chevaux domestiques, on le voit le plus souvent lors de l'évaluation sur vidéo des chevaux hospitalisés, en association avec un épisode de douleur, une crise mineure, ou un effondrement dû à la narcolepsie. Le scénario peut être provoqué de manière fiable en présentant un bruit effrayant, puis en laissant les choses se calmer.

Ces comportements peuvent aussi être induits par l'administration de médicaments qui produisent des conditions neurochimiques dans le cerveau correspondant à l'anxiété et à la panique. Certains ont été étudiés chez les chevaux. À un certain taux sanguins , la panique suivie d'un relâchement est vu. Clignotement rapide des yeux et bâillements, sont des signes liés a un état d'anxiété léger (système automatique), ils sont observés à des niveaux sanguins différents. Ainsi, ces comportements ont toujours paru très physiologique - pure et simple, la pensée n' est pas nécessaire. »

Elle nous explique que lors de certaine manifestation équestre dans laquelle un cheval doit courir dans un round-pen, puis est autorisé à s 'arrêter –  que cette même physiologie expliquée ci dessus entre en jeux. Qu' on effraye ou excite le cheval, puis cela s'arrête.

Elle nous parle aussi d'une  notion comportementale plus complexe, comme l' activité ou comportement de déplacement.

« Ce terme se réfère à un comportement survenant hors contexte ( habituellement se nourrir) lorsq'un but est contrarié ou lors d'une situation conflictuelle. Le cheval est motivé par la fuite, mais il ne peut pas s'échapper et l'énergie est redirigé vers la motivation de d'alimentation, ce qui induit une salivation, un machouillement, etc Les mouvements de la mâchoire et de la langue soulagent l'énergie et ainsi atténuent le stress.

L'interprétation des physiologistes et des comportementalistes semblent beaucoup plus plausible que la soumission, la confiance, "digérer une pensée», ou «quand le cheval percute" dont on entend parler dans les discours populaires équin. C'est pourquoi certaines personnes se demandent si l'aspect de la grande pression utilisée par les techniques de horsemanship ou d'équitation naturelle sont dès plus humain. Le cheval pourrait se dire probablement «J'ai peur, je veux sortir d'ici maintenant», ou «Dieu merci, ce gars-là a cessé de me poursuivre je peux me détendre pendant une minute." »

Il y a des années, nous avons étudié la punition dans l'entraînement des chevaux. Dans ce contexte, lorsque les sujets ont "compris" comment éviter la punition, ils ont généralement montré une attitude tête basse, se léchant les lèvres, mâchouillant, et soupirant. Ils ont ensuite répondu correctement et ils ont évité la punition, on peut dire qu'ils avaient appris. Mais ils ont généralement montré des signes d'anxiété et de dépression légère. La fin des essais sur l'entrainement semblait un soulagement ", Dieu merci, c'est fini», et ils sont devenus réticents à procéder à des essais.

En revanche, plus récemment, nous avons fait certaines études sur la cognition en utilisant le renforcement positif. Cela implique des essais basique le conditionnement opérant visant à tester la capacité des chevaux à comprendre un concept par rapport à la discrimination entre différents stimuli,olfactif, auditif, ou visuels,en les présentant deux par deux . Lorsque dans un premier temps le cheval a accidentellement donné la bonne réponse, il a obtenu une récompense alimentaire. Si le choix était incorrecte, pas de récompenses, pas de punition, nous avons précédé à la prochaine présentation.
Chaque cheval a atteint le point "Ah ha!" ou ils semblaient dire «j'ai compris», après quoi ils ont fait près de 100% de bons choix. Ils semblaient plus impatients en anticipant la prochaine présentation et plus enthousiastes dans leur réponse comme s'ils pouvaient jouer le jeu toute la journée. Et leur enthousiasme pour l'apprentissage semblait rester avec eux.

Certaines personnes ne passent par un stade apparent de frustration lorsque, au début - ou par hasard - ils ont une série de mauvais choix. Ils pouvaient tourner la tête et s'éloigner de la présentation du stimulus comme s'ils voulaient quitter. Lorsque ces animaux ont finalement «bien fait», ils pouvaient se lécher les lèvres, ou montrer des mouvements de la mâchoire, et une expiration profonde, mais ces signes ne sont pas aussi forts que les situations impliquant la peur, la douleur, ou lors du paradigmes d'apprentissage par la punition.

Ces différences dans les "moments" ou le cheval « percute »suivant l'utilisation des modèles comme la punition versus le renforcement négatif versus le renforcement positif - avec et sans période de frustration - sont très intéressants. »

Résumons lorsqu'un cheval mâchouille, se lèche les lèvres, qu'il a l'encolure basse, si il a été entrainer avec le renforcement négatif (pression relâchement de la pression) ou la punition, ce sont des signes qui nous indiquent qu'il y a eu du stress de la peur lors de l'entrainement.. Que l'utilisation prolongée de ces méthodes peut provoquer de la dépression de l'anxiété .

Cependant si l'entrainement est basé sur le renforcement positif (entrainement basé sur la récompense) ces mêmes signes, mais plus LEGER, ont une tout autre connotation, voir même un signe de réflexion.

Source:
http://www.thehorse.com/articles/15713/licking-chewing-learning

2 commentaires:

  1. Pourriez-vous précisez ce qui est directement traduit de l'article scientifique cité ? Merci.

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  2. Bonjour, cet article vient d'une réponse du Dr Sue McDonnell à un lecteur qui faisait un master en science équine dans le magazine The horse . Voici le lien http://www.thehorse.com/articles/15713/licking-chewing-learning. Par ailleurs pour des références scientifiques je vous invite à lire cette publication : http://ppdt-comportementaliste-equin.blogspot.fr/2013/11/chevaux-qui-machouillent-et-se-lechent.html

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