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mercredi 18 septembre 2013

10 étapes pour choisir votre entraineur :

Excellent article de Catherine Bell :

10 étapes pour choisir votre entraineur :

1. Cherchez quelqu'un qui comprend les théories de l'apprentissage et, surtout, comment les appliquer dans la pratique.Alors que de nombreux entraineurs prétendent comprendre et appliquer les théories de l'apprentissage , il y a beaucoup de confusions et d'erreurs. Il vaut mieux que vous ayez une connaissance de base du conditionnement opérant, parce que vous en aurez besoin dans vos interactions avec les chevaux (ou chiens, enfants ou conjoint ....!). Vous pouvez demander quelle sorte de récompense un entraineur utilise - toute personne qui prétend qu'un relâchement de la pression est une récompense est incorrect. Un relâchement de la pression est du renforcement négatif et donc, par définition, pas gratifiant.
Un entraîneur qui utilise la punition doit en être conscient et assez honnête pour admettre qu'il utilise  la punition. Lorsque vous observez un entraîneur, regardez les comportements qui sont susceptibles de se répéter à l'avenir (ex ceux qui sont renforcés) et ceux qui ne le sont pas (c. être puni ou éteint) - cela devrait vous donner une idée sur les formes de conditionnement opérant que le formateur utilise, malgré ce qu'il peut être dit.


2. Chercher quelqu'un qui comprend ce que les chevaux perçoivent comme naturel.Il ya beaucoup de mythes qui entourent le sujet de l'éthologie équine, c'est-à-dire le comportement naturel des chevaux dans leur milieu naturel, y compris le langage du corps et la physiologie. Le mythe le plus commun est l'idée que l'entraineur doit être le boss, la jument alpha dans un «groupe de deux», la croyance que si vous n'êtes pas la jument alpha alors votre cheval va devenir le partenaire dominant. Méfiez-vous de ceux qui utilisent ce genre de langage. Non seulement une telle assertion a peu de sens dans le contexte des théories de l'apprentissage,mais toute la prémisse est erronée parce que la société du cheval ne fonctionne pas de cette façon - et même si le cheval voyait l'humain comme un cheval! 

3. Comprendre ce que les chevaux voient comme de la force. Depuis, qu' il est devenu éthiquement discutable d'utiliser la force physique pour obtenir le comportement souhaité de nos chevaux, les entraineurs ont trouvé des moyens de plus en plus subtiles de dominer les chevaux. La force psychologique peut être regardée comme étant physiquement très douce,il peut même ne pas y avoir de contact physique. Mais les chevaux sont des animaux de fuite. Ils ont évolué pendant 60 millions d'années pour fuir les choses qui leur font peur. Donc, si un système d'entrainement consiste à restreindre les mouvements d'un cheval ou d'autres moyens qui font passer le message que le cheval ne peut pas s'échapper, alors le cheval se sentira extrêmement menacé. Demandez aux entraineurs pourquoi ils ont recours à la pression si le cheval semble effrayé. Souvent, la réponse sera semblable à celle -ci "le cheval s'est mis la pression lui-même". Cette réponse est inacceptable, le cheval s'est vu donner un «choix» entre la douleur physique et une menace émotionnelle importante, il ne peut donc pas faire un choix rationnel.

4. Cherchez l'intégrité. Les entraineurs utilisent un langage attrayant - l'harmonie, la confiance, la relation - ce qui peut vous convaincre que leur formation est tout aussi attrayante pour le cheval. Mais un cheval qui suit l'entraîneur, apparemment par choix, peut très bien avoir expérimenté un conditionnement à haute pression. Un cheval avancé dans son travail qui répond à une pression très faible  peut avoir traversé des étapes de haute pression lors des premiers enseignements. Si un entraîneur prétend utiliser le shaping et de petits étirements de la zone de confort afin de créer de nouveaux comportements, mais que vous sentez que, dans la pratique, l'entrainement est plus proche de l'immersion (flooding), alors vous avez probablement raison. Demandez-vous pourquoi l'entrainement semble plus sévère que vous étiez amené à croire et si cela est représentatif ou normal. Nous pouvons donner le bénéfice du doute , si une bonne raison est donnée, mais si il y a un décalage constant entre le discours et les actions, nous vous recommandons de vous éloigner.

5. Méfiez-vous des euphémismes et du jargon. Cela peut sembler bénin, mais, une fois traduit en théories de l'apprentissage,cela peut effectivement être très énergique. Vous entendrez souvent les entraineurs parler de l'utilisation de la cravache comme étant "un prolongement de leur bras" ou "pour renforcer leurs jambes", l'entraineur veut être " efficace", "augmenter son "énergie" et utiliser des "sticks de formation". Ce sont tous des moyens pour délivrer des punitions, telles que définies par les théories de l'apprentissage  même si l'entraîneur le nie. Les entraineurs qui, délibérément ou involontairement, utilisent des punitions déguisées sont sans doute plus préoccupants que ceux qui l'utilisent honnêtement et ouvertement.

6. Un entraîneur devrait utiliser le shaping dans les moindres étapes. Le shaping est un processus progressif de l'enseignement d'un comportement, en utilisant de petits "minuscules" incréments  et beaucoup de renforcements à chaque étape. Si le cheval apprend un nouveau comportement ou réapprend un comportement existant qui est associé à un certain degré de peur alors il est particulièrement important de passer à chaque niveau lentement et seulement quand le cheval est vraiment "heureux" avec l'étape précédente. Quand les tranches sont trop grandes ou faites trop rapidement alors l' entraîneur risque  d'inonder (flooding) le cheval. Exprimez votre désaccord quand un entraîneur qui prétend utiliser le shaping se déplace dans le programme d'une façon qui vous semble trop rapide.  Vous avez probablement raison. Méfiez-vous de l'entraîneur qui dit qu'il vaut mieux  surmonter la peur rapidement afin de pouvoir récompenser la réponse souhaitée. Le cheval se sentira inondé (flooding), pas récompensé; un shaping correct donnera de nombreuses occasions de récompenser les réponses intermédiaires souhaitées.


7. Un entraîneur doit considérer l'ensemble du cheval avant de sauter dans un mode privilégié d'entrainement et / ou se concentrer sur le problème. Les chevaux sont tous des individus et si vous sentez que le formateur a décidé d'un plan d'action, presque avant de voir le cheval alors soyez prudent. Aucune méthode de formation n'est adaptée à tous les chevaux et certaines méthodes d'entrainement ne sont pas adaptées pour tout. Cela vaut également pour les méthodes dites positives, tel que le clicker. Il n'est pas toujours approprié. Le cheval, son environnement et les raisons possibles de son comportement doivent être évalués avant d'entreprendre un entrainement.

8. Cherchez quelqu'un qui met en premier le cheval, pas l'agenda. La formation du cheval prend du temps et un bon entraîneur va le reconnaître. Certains «problèmes comportementaux» auront été présents pendant des années, un cheval ne surmontera pas toutes ses peurs en un instant. Si vous sentez que l'entraineur fait des promesses irréalistes, alors vous avez probablement raison. L'entraineur va également avoir le courage de répondre aux besoins éthologiques, comportementaux et émotionnels du cheval, parfois au péril de bouleverser le propriétaire (bien que le shaping doit être utilisé autant avec le propriétaire qu'avec le cheval). De même, l'entraineur ne va pas blâmer le cheval pour les erreurs ou les craintes des propriétaires, de trop nombreux entraineurs mettront en évidence les erreurs du propriétaire, mais utiliseront encore des techniques pour punir le cheval ou attendre que le cheval  modifie son comportement pour compenser pour le propriétaire. Cela peut être difficile pour le propriétaire dans le court terme, mais ça finira par bénéficier à la fois au cheval et à l'homme.

9. Méfiez-vous des méthodes style ABC. Certaines méthodes de formation sont appliquées à tous les chevaux presque identiquement. Encore une fois, tous les chevaux sont des individus et nécessiteront leurs propres programmes d'entrainement unique avec des étapes de shaping  choisies de façon appropriées. Si une méthode ne semble pas avoir, par exemple, "une section sur le travail monté ", alors ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Une compréhension approfondie des théories de l'apprentissage et son application pratique vous aideront à voir comment appliquer les différents éléments de l'entrainement.

10. Méfiez-vous de quiconque vous invitant à acheter des kits. Il est rarement nécessaire d'acheter quoi que ce soit en vue d'appliquer la compréhension fondée sur la connaissance d'un comportement à une situation concrète. En fait, beaucoup de gens préfèrent travailler avec le cheval en liberté (dès le début de l'entrainement) afin de réduire le risque que le cheval donne des réponses qui sont conditionnées à certaines pièces d'équipement.

Source: http://www.ebta.co.uk/trainer.html

vendredi 30 août 2013

Les facteurs psychologiques

Quand on parle de performances, on s'assure que le cheval est au top de sa forme, grâce à un entrainement et une préparation assidue. Cependant, un autre facteur primordial est à prendre en compte, le cheval se doit d'être aussi au top psychologiquement.

Il y a peu de recherches sur le côté psychologique.

Selon Gildsmith les facteurs psychologiques existent à trois niveaux étroitement liés mais distincts:

Le tempérament
Il est façonné par le génotype, mais aussi les expériences précédentes

L'humeur
C' est un état temporaire, une humeur négative due à une expérience aversive peut favoriser les réponses de fuite et d'évitement face à un nouvel objet

Les réactions émotionnelles
Elles sont liées aux stimuli, c'est une réaction immédiate à l'évaluation subjective d'un événement

Actuellement des recherches sont faites sur le tempérament, mais il y en a peu sur les réactions émotionnelles et encore moins sur l'évaluation des humeurs. Pourtant l'humeur et les réactions émotionnelles sont cruciales pour déterminer comment le cheval va réagir et percevoir son environnement

Mc Bride et Mills : "Même s'il est employé dans une bien moindre mesure, l'entrainement peut également être réalisé par le renforcement positif. Toutefois, la clé avec le renforcement positif (et où il contraste le plus avec le renforcement négatif et la punition) est que les réponses émotionnelles à la situation de l'entrainement sont souvent tout à fait positives plutôt que largement ou totalement négatives . Cela peut être extrêmement important dans le façonnement de la perception qu'a le cheval d'être monté et la relation qui se développe entre le cheval et le cavalier"

Sankey et al dans une étude ont montré que les poneys entrainés à l'aide du renforcement positif étaient plus intéressés par l'humain et recherchaient le contact même après l'entrainement, sur le long terme.

Boissy et al : "les émotions négatives sont associées à une capacité accrue de mémoriser les événements négatifs"

Parfois à cause de précédentes expériences aversives qui ont créé stress peur... les chevaux réagissent de façons excessives à la vue de certains objets, à la nouveauté etc. et il possible grâce à un programme de modification du comportement et à l'aide du renforcement positif de changer l'association négative que le cheval avait fait entre certains événements ou objets, en une association positive...

Pour l'entrainement, il faut faciliter la motivation vers le comportement correct et même vers le mouvement correct certains cavaliers se sont tournés vers l'utilisation du renforcement positif pour améliorer leurs performances comme : Steffen Peters, Beezie Patton Madden, Sue Blinks, Jane Savoie, Goergia Bruce...

Bien sûr comme mentionné dans les précédents articles l'aménagement de l'environnement de façon à répondre aux besoins du cheval, est une condition sine qua non pour qu'il soit dans un état d'esprit positif.

Aujourd'hui il est de notre devoir de prendre en considération les émotions du cheval que ce soit pour son bien-être, ou encore les performances...Il est bien connu qu'une personne ou un animal va avoir de meilleures performances s'il est dans un état d'esprit positif.

mardi 27 août 2013

La fin du mythe cerveau gauche, cerveau droit...


Pendant des années, dans la culture populaire, les termes cerveau gauche et cerveau droit sont venus à se référer à des types de personnalité, avec l'hypothèse que certaines personnes utilisent plus le côté droit de leur cerveau , alors que certains utilisent plus le côté gauche .Certaines personnes parlent aussi de chevaux à cerveau gauche, d'autres de chevaux à cerveau droit...

"Certaines fonctions mentales sont localisées dans un seul des hémisphères, explique Jeff Anderson, le directeur de l’équipe. Mais nos résultats montrent que les individus ne font pas fonctionner un hémisphère plutôt qu’un autre. » Il existe bien des individus plus logiques ou plus artistiques que d’autres, mais cela ne signifie pas qu’ils soient plutôt « cerveau droit » ou « cerveau gauche ".

"nous ne voyons pas de modèles où l'ensemble du réseau cerveau gauche est plus connecté ou l'ensemble du réseau du cerveau droit est plus connecté chez certaines personnes. ...les types de personnalité n'ont rien à voir avec un hémisphère plus actif, plus fort, ou plus connecté "


L'article complet sur Futura-sciences ici




vendredi 16 août 2013

Coincé dans le passé ! (Dos du cheval)


Les recherches équines ont aidé les cavaliers, entraineurs, thérapeute à mieux comprendre les fonctions de la colonne vertébrale.
Ce texte donne aux participants une plus grande précision et l'évolution des théories simplistes du passé à la complexité des connaissances actuelles.Etudier le passer révèle l'origine des théories qui sont  promues aujourd'hui

Ce texte est un résumé de la conférence:

Il est vrai que les fascicules des principaux muscles du dos sont insérés obliquement sur les épines dorsales. Les faisceaux des muscles longissimus dorsi sont orientés de façon oblique, vers le bas et vers l'avant tandis 
que les fascicules du spinaleus dorsi et plus précisément le multifidius, sont orientés de façon oblique, vers le bas et vers l'arrière.
Leur action induit des forces rotatives sur les épines dorsales et les vertèbres correspondantes.

Cela a été expliqué par E. J. Slijper en 1946

Le scientifique néerlandais a également décrit le fonctionnement de la colonne vertébrale du cheval comme un "arc" qui peut être fléchie par l'action de la "corde", qui est composé de muscles pectoraux et abdominaux.La théorie a été désignée comme le concept de l'arc et de la corde  “bow and string concept.”Avec certaines variables, c'est fondamentalement le concept qui est derrière la plupart des techniques équestres ..

Le problème est que le concept a été présenté en 1946. Les découvertes scientifiques et donc la connaissance a beaucoup évolué depuis 1946. En 1964, Richard Tucker a exploré l'idée qu 'en agissant sur les épines dorsales, les muscles du dos permettaient aux vertèbres de transmettre la poussée générée par les postérieurs en forces horizontales (mouvement vers l'avant), et de créer des forces verticales résistantes à la gravité et permettant donc le contrôle de l'équilibre.

Tucker a poussé plus loin la description de Slijper en expliquant comment, par leur insertion sur les épines dorsales, les muscles comprimaient les vertèbres les unes contre les autres en favorisant la transmission en avant des forces horizontales (mouvement vers l'avant.) Simultanément les muscles du dos induisent des mouvements de rotation des vertèbres créant des forces verticales, (résistance à la gravité et contrôle de l'équilibre.)

Tucker s'est éloigné de l'idée simpliste que la flexion et l'extension comme un tout de la colonne thoraco-lombaire . Le savant polonais a souligné qu'en raison de la courbure qui caractérise la forme de la colonne thoraco-lombaire colonne, les vertèbres et les muscles du cheval situé sur le côté ascendant de la courbure travaillaient dans le sens inverse des vertèbres et les muscles situés sur le côté descendant de la courbure thoraco-lombaire.

En 1969, James Rooney a démontré que le travail de ces groupes musculaires, qui sont disposés en images en miroir, doivent être parfaitement synchronisés pour assurer une locomotion appropriée.Si les fascicules des muscles longissimus se contractent en premier, la colonne thoracique s'étend. Si les fascicules du spinaleus dorsi se contractent en premier,  la colonne lombaire se raidit .

Rooney a montré les dégâts causés par les déplacements du poids du cavalier, qui est une théorie qui est encore soulignée dans les temps modernes. Si le poids du cavalier agit d'arrière en avant, le cavalier  raidit les vertèbres thoraciques du cheval. En revanche, si le poids du cavalier agit de l'avant vers l'arrière, le cavalier  raidit les vertèbres lombaires du cheval.

Les conclusions de Rooney suggèrent une équitation basée sur le corps du cavalier qui maintient en permanence un équilibre neutre, et qui est exactement à la verticale au-dessus des ischions.

L'un des défenseurs de la théorie "long et bas" se réfère à Pilates. Si cette personne connaissait vraiment l'approche de Joseph Pilates, elle se serait rendu compte que le maintien du corps du cavalier dans un équilibre neutre parfait et donc avec la colonne vertébrale presque droite  est le véritable enseignement de Pilates. Sa perception de la méthode Pilates pour le cheval, est que les muscles abdominaux fléchissent la colonne thoraco-lombaire.Ce n'est pas l'enseignement de Pilates. L'idée réelle de Pilates est d'équilibrer le travail des muscles abdominaux et du dos  pour redresser la colonne vertébrale ..

Le travail de Rooney a également suggéré que la relation réelle entre la colonne vertébrale du cheval et le dos du cavalier était plus au niveau des mouvements subtils du dos au lieu du déplacement du poids du cavalier. En ce qui concerne le travail des muscles du dos, l'explication de Rooney diffère de l'avis de Tucker.

Cependant, comprendre comment la colonne vertébrale du cheval transforme la poussée générée par les postérieurs, qui est essentiellement une force horizontale, en une force résistant à la gravité,qui sont des forces verticales, est plus facile à visualiser mentalement avec l'explication de Tucker. Cela ne signifie pas que l'explication de Tucker doit être prise mot pour mot.

Toutes ces explications tentent de décrire des forces, ce qui est un concept abstrait.Une véritable compréhension exige plusieurs idées allant vers le même concept. L'intuition de Rooney était que la création de forces verticales vers le haut à travers la colonne vertébrale étaient réalisées par la direction du travail des muscles sans provoquer beaucoup de mouvements des vertèbres.

Le pathologiste expliquait que dans le but de créer des forces horizontales, (mouvement vers l'avant),et des forces verticales (résistance à la gravité et contrôle de l'équilibre), deux muscles sont nécessaires, l'un agissant horizontalement et un autre agissant verticalement, ou un muscle unique agissant de manière oblique. Une telle insertion permet au même muscle de créer des forces à la fois horizontale et verticale. C'est exactement la façon dont les fascicules des principaux muscles du dos sont orientés et fonctionnent.

Ce fut le début d'une longue série de recherches sur le fonctionnement des muscles du dos du cheval basées sur la gestion subtile des forces au lieu d'augmenter les mouvements des vertèbres.

C'était en 1969 et nous étions, à ce moment, déjà loin de l'idée infantile qu'une seule action, comme l'abaissement de l'encolure pourrait fléchir tout le rachis thoraco-lombaire et que les allures et les performances pouvaient être améliorées en augmentant l'amplitude du mouvement  de la colonne thoraco-lombaire du cheval.

Rooney a également remis en question la véracité du concept de l'arc et de la corde. En tant que pathologiste, Rooney a observé la différence entre la grande masse et la puissance des muscles du dos et la petite masse et la puissance limitée des muscles abdominaux. Nous avons récemment publié une photo montrant les muscles du dos et par nous l'avons comparé aux muscles abdominaux  dans le même plan vertical. 

Rooney a essentiellement démontré que les muscles abdominaux n'ont pas la capacité de fléchir les muscles du dos.La flexion longitudinale du rachis thoraco-lombaire du cheval est plutôt créée par la coordination précise des principaux muscles du dos qui sont situés au-dessus des corps vertébraux.

Le travail de Rooney a suggéré que la contraction des muscles abdominaux aidait la flexion du dos, mais ne la créer pas.Au lieu de baisser l'encolure du cheval et de stimuler l'engagement des postérieurs, la flexion de la colonne thoraco-lombaire du cheval est plus susceptible de se produire à travers le mouvement harmonique du dos du cavalier influençant le travail des muscles du dos du cheval.

Trois décennies et demie plus tard, les entraîneurs et cavaliers incultes font la promotion de l'abaissement de l'encolure comme une nouvelle façon d'engager le dos du cheval. Même si les études de recherche équine ont été stoppées, l'application pratique des connaissances disponibles augmenterait considérablement les performances du cheval et en particulier la santé du cheval.

Trop peu de découvertes scientifiques aujourd'hui bénéficient au cheval grâce à un meilleur entrainement et  techniques équestre. La raison en est que, au lieu de remettre en question les vieilles idées à la lumière de nouvelles découvertes , les cavaliers, les entraineurs et les juges intègrent de nouvelles découvertes à de vieilles croyances.

Compte tenu du coût de l'éducation, le maintien et l'entrainement d'un cheval, il est incompréhensible que l'application pratique de la science moderne, qui pourrait prolonger considérablement et favoriser la carrière du cheval, qui préserverait la santé du cheval et par conséquent réduirait les factures de vétérinaire, soit rejetée en faveur d'archaïque mais familières approches.

En 1976, Hans Carlson a démontré que la principale fonction des muscles du dos n'était pas d'augmenter la mobilité de la colonne vertébrale du cheval, mais au contraire,de protéger la colonne vertébrale de mouvements dépassant l'amplitude du mouvement de la colonne vertébrale thoraco-lombaire.Des cavaliers incultes affirment que l'étude a été faite sur les chats. L'étude de Carlson a effectivement été effectuée  sur le chat, ce qui démontre que les impressions visuelles peuvent facilement conduire à la mauvaise perception.De multiples études ont ensuite été faites, reproduisant le même protocole et les résultats étaient similaires avec les chevaux et la plupart des mammifères terrestres.

Fondamentalement, toutes les théories qui promeuvent de meilleures performances et allures par le stretching et une plus grande amplitude des mouvements de la colonne vertébrale du cheval sont en contradiction directe avec la façon dont la colonne vertébrale du cheval et les muscles environnants sont conçus pour fonctionner.

En 1980, Leo Jeffcott a mesuré la mobilité de la colonne vertébrale du cheval.De nombreuses études après Jeffcott ont constaté des différences dans l'emplacement des mouvements de la colonne vertébrale, mais tous ont trouvé une limitation dans l'amplitude du mouvement.

En gros, les muscles du dos n'augmentent pas la mobilité de la colonne vertébrale mais, au contraire, résistent à des forces induites sur la colonne vertébrale du cheval afin de maintenir les mouvements de la colonne vertébrale dans la limite de l'amplitude du mouvement . C'était en 1980 et il a déjà été démontré que les théories telles que faire osciller le dos et l'étirer étaient en contradiction flagrante avec la manière dont les muscles de la colonne vertébrale et le dos du cheval fonctionnent.

À ce stade de connaissance, la pensée que la colonne thoraco-lombaire du cheval fléchit longitudinalement et latéralement dans son ensemble a été totalement soufflé.Toutes les enquêtes ont clairement démontré que, bien que plus les mouvements sont possibles entre T9 et T14 , que certains chevaux montrent de la mobilité jusqu'à T16, le reste de la colonne thoraco-lombaire du cheval est assez rigide. Les mouvements se produisent mais dans la limite de la restriction de l'amplitude du mouvement.

En 1999, Jean-Marie Denoix a publié une étude complète sur le fonctionnement de la colonne vertébrale du cheval.Parmi les découvertes pertinentes  la façon dont chaque vertèbre pivote par rapport à l'autre.La recherche de Denoix a présenté un travail des muscles du dos différent de ce qu'on croyait auparavant.

Tucker par exemple, avait pour théorie que la flexion latérale induisait de la pression sur le côté interne de la vertèbre. Denoix a démontré que, en fait, de flexion latérale a été créé par une rotation d'une vertèbre autour de l'autre. Il a été le premier à présenter une étude sur le fait que la flexion latérale est toujours couplée avec un mouvement de rotation transversal et que la rotation est, aussi, toujours associée à la flexion latérale. 
En ligne avec James Rooney, le travail de Denoix a démontré que les allures et les performances sont le résultat des muscles du dos créant et en orchestrant les forces au lieu d'induire une plus grande amplitude du mouvement des vertèbres.

Avant la naissance du 21e siècle, la recherche scientifique avait déjà démontré que toutes les formes d'équitation basées sur l'augmentation de l'amplitude du mouvement de la colonne vertébrale du cheval étaient non seulement obsolète mais aussi contraire à la façon dont la colonne vertébrale du cheval fonctionne efficacement.

La fonction et l'architecture des muscles sont maintenant comprises a un niveau plus profond.L'implication de la colonne vertébrale du cheval dans les allures et les performances est plus à propos des muscles créant et orchestrant  des forces que des muscles qui font bouger les vertèbres.

Pendant des siècles, les chevaux ont été contraints d'exécuter des mouvements du dos pour lesquelles la colonne vertébrale n'a pas été conçue . En fait, ils n'ont pas augmenté l'amplitude de mouvements de leur colonne vertébrale, pour la simple raison que le mécanisme de la colonne vertébrale ne permet pas de plus grands mouvements. Au lieu de cela, ils ont trouvé des façons de compenser l'incongruité de la demande de leurs cavaliers. Les meilleurs chevaux n'ont pas augmenté l'amplitude du mouvement de leur colonne vertébrale,mais à la place, la coordination subtile des forces, donnant au cavalier une impression de facilité que le cavalier interprète comme  de la relaxation,des étirements, balancements et autres fausses idées.

Certains chevaux ont réussi à comprendre, dans l'incohérence du stimulus du cavalier, comment orchestrer plus ou moins convenablement leur physique pour la demande athlétique de la performance. Beaucoup d'autres ont essayé aussi fort que leurs pairs talentueux mais la nature ne leur a pas donné  les mêmes capacités athlétiques et mentales et ils ont succombé à la boiterie.

L'une des déceptions les plus courantes est la croyance que l'abaissement  de l'encolure entraine la flexion des vertèbres lombaires et augmente leur amplitude de mouvement. L'illusion d'optique a été expliqué en 1986 par Jean-Marie Denoix. L'abaissement de l'encolure réduit la mobilité des vertèbres lombaires. Cela est vrai pour tous les chevaux. Le raidissement des vertèbres lombaires entrave la bonne rotation dorso-ventral du bassin et donc de de la cinématique des postérieurs.

Afin de compenser le raidissement des vertèbres lombaires, le cheval augmente le travail des muscles psoas-iliaque, qui propulse les postérieurs vers l'avant. Comme le psoas est placé sous la charnière lombo-sacrée, une augmentation du travail du muscle psoas-iliaque induit une plus grande rotation de la charnière lombo-sacrée. Cette rotation lombo-sacréedonne l'illusion d'optique que l'ensemble de la région lombaire bouge. En effet, les vertèbres lombaires ne fléchissent pas. Au lieu de cela, le cheval compense la rigidité de la colonne 
vertébrale lombaire, qui a été créée par l'abaissement de l'encolure, avec une plus grande intensité dans la jonction lombo-sacrée qui est située derrière les vertèbres lombaires.

Les théories de relaxation, d'étirement et d'une plus grande mobilité de la colonne vertébrale sont des interprétations naïves d'un mécanisme qui, en fait,  fonctionne exactement à l'opposé.

Les connaissances d'aujourd'hui permettent de retourner la faveur au cheval. L'application pratique des connaissances scientifiques de pointe nous permet de comprendre comment le  dos du cheval fonctionne efficacement et comment le cavalier peut guider le cerveau du cheval vers une coordination efficace du mécanisme de la colonne vertébrale. Ceci est réalisé en réduisant l'amplitude du mouvement du dos du cavalier et s'harmoniser à l'amplitude des mouvements du dos du cheval.

Grâce à un langage du corps subtil, le cavalier guide le cerveau du cheval vers la coordination du corps approprié pour l'effort. Il s'agit de l'entrainement classique.

Au 17ème siècle, le duc de Newcastle a parlé de la stabilité du bassin du cavalier.L'auteur classique utilise les termes "bassin immobile."L'application pratique des découvertes scientifiques pertinentes commence par interroger les vieilles théories à la lumière des nouvelles connaissances. Il est étonnant que, au lieu d'améliorer leur entrainement et  les techniques équestres grâce aux  résultats des études de recherche modernes, les formateurs refusent délibérément de nouvelles connaissances au nom de la tradition. Ils soumettent leurs chevaux aux mêmes incongruités et  souffrance que les chevaux des générations précédentes. Il est également étonnant que les cavaliers suivent et même protègent ces idées primitives.

Heureusement, il y a aussi des entraineurs qui évoluent, en modernisant leurs techniques avec la vraie connaissance. Dans le même ordre d'idées, il ya des cavaliers qui ne laissent pas leurs chevaux être endommagés par des techniques d'entrainement sans instructions.

Refuser le progrès et perpétuer de vieilles et hérétiques croyances ce n'est pas du classique,c'est archaïque. Si l'on veut protéger le cheval contre le Rollkur, rêne allemande, le travail en profondeur et  d'autres exploitations, on a besoin d'évoluer depuis le dénominateur commun de toutes ces pauvres techniques d'entrainement,qui est l'ignorance. Un entraîneur classique réel apprend comment le corps du cheval fonctionne efficacement.

«Le respect de la tradition ne doit pas empêcher l'amour du progrès." (Colonel Danloux,
 Cadre Noir de Saumur, 1931)

Ref: 

E. J. SLijper. Comparative biologic-anayomical investigations on the vertebral column and spinal muscles. Verhandelingen der kononklijke Nederlandsche Akademia van Wetenschappen, AFD, Natuurkunde. Tweede Sectie, deel XLII, #5

Richard Tucker, Contribution to the Biomechanics of the vertebral column. Rotary system induced in the thoraco-lumbar curvature by the epacial musculature. Acta Theriologica, Vol. IX, 12: 171-193. Bialowieza. 30. XI. 1964

James R. Rooney DVM, Biomechanics of lameness in horses. The William and Wilkins company, Baltimore, 1969

Hans Carlson, Halbertsma J. and Zomlefer, M. 1979, Control of the trunk during walking in the cat. Acta physiol. Scand. 105, 251-253 – Leo B. Jeffcott, Natural Rigidity of the horse’s backbone, 1980. Equine vet J. 1980, 12 (3) , 101-108

Jean Marie Denoix, DVM. PhD, Spinal Biomechanics and Functional Anatomy, 1999 000229442

Source:
http://horsetalk.co.nz/2013/08/15/stuck-past-equine-back-research/#.Ug3utNL0GSp

samedi 10 août 2013

L'affectif et l'entrainement

Traditionnellement les chevaux sont entrainés à l'aide du renforcement négatif. Récemment des méthodes intégrant le renforcement positif sont devenues plus fréquentes.

Cette étude visait à comparer les effets du RN et du RP sur l'état affectif du cheval en utilisant des indicateurs comportementaux et physiologiques.

Les chevaux utilisant le RP (dans ce cas clicker training) ont appris à suivre une cible.
Les chevaux utilisant le RN  subissaient une pression d'intensité graduelle appliquée puis enlevée dès que la réponse désirée était donnée.

Durant l'entrainement les chevaux entrainés par le RN se montraient plus indifférents, irrités (tension corporelle) ils avaient les oreilles en arrière plus de 50% du temps, avaient une attitude neutre envers l'entraineur alors que les chevaux entrainés à l'aide du RP étaient plus motivés (tension corporelle), avaient les oreilles plus avant, cherchaient le contact avec l'entraineur.

L'observation des comportements montre que les chevaux entrainés avec le RP étaient plus dans un état affectif positif que ceux entrainés avec le RN.

L'intégration du RP dans l'entrainement du cheval peut être bénéfique pour le bien-être du cheval.

Source:
S.Briefer et all Who’s in a better mood? Comparison of behavioral indicators in horses trained with negative or positive reinforcement

samedi 13 juillet 2013

Obéissons-nous trop bien ?


Dans le monde équestre, il n'est pas rare de voir des cavaliers user entre autres de violences physiques comme la cravache, stick, coups de pied ou bien de violences psychologiques comme le flooding (article flooding), privation, pour punir un comportement non désiré de leurs chevaux. De nombreux cavaliers se sont sentis mal à l'aise la première fois qu'ils ont dû employer ces méthodes coercitives. Cependant, très peu de personnes se sont opposés à ce genre de traitement, une petite partie quitte les lieux, d'autres essayent des méthodes alternatives, mais se font rejeter par cette communauté. Bien que certaines de ces méthodes soient considérées comme étant non éthique, cruelle et risquée une grande majorité continue de les utiliser et les ont même transmises à leur tour à la génération suivante.

On peut alors se demander pourquoi les gens ont utilisé de tels traitements malgré que ça semblait aller à l'encontre de leurs valeurs personnelles . Bien que nous vivions dans un monde où il est naturel d'utiliser le renforcement négatif et les punitions, l'expérience de Milgram pourrait dans ce cas nous fournir une possible explication. Cette expérience a été réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue Américain Stanley Milgram.( l’expérience de Milgram) pour cette expérience, des personnes ont été recrutées par annonce publique pour participer à une étude portant sur l'efficacité des chocs électriques pour améliorer l'apprentissage.

Elle implique le plus souvent 3 personnages :

- l'expérimentateur : représentant officiel de l'autorité donnant des ordres à l'enseignant 

- l'enseignant : sujet de l'expérience qui croira donner des chocs électriques de plus en plus puissant a l'élève en cas d'erreurs.

- l'élève : (acteur se faisant passer pour une personne qui a répondu également à l'annonce et qui travaille avec l'équipe scientifique): devra mémoriser des listes de mots et fera semblant de recevoir des décharges électriques de plus en plus fortes en cas d'erreurs.

Les réponses aux chocs sont simulées par l'élève, et sa douleur évolue suivant le voltage.À 135V quand l'élève hurle, certains sujets ont commencé à poser des questions sur cette expérience. Mais comme ils furent assurés qu'ils ne seront en rien responsables des conséquences, la plupart ont continués. Si jamais ils exprimaient l'idée d'arrêter l'expérience, l'expérimentateur usait de son autorité en utilisant des injonctions de plus en plus fortes.Si malgré ces 4 injonctions le sujet souhaitait s'arrêter alors l'expérience était terminée. Sinon, elle prenait fin quand la décharge maximale de 450 volts était administrée .

Milgram s'attendait à ce que seulement très peu de personnes dépassent les 300V (3%). Cependant, 65% des participants ont été au bout de l'expérience administrant les 450 V


Notre société actuelle est basée sur des règles que nous devons suivre et à des lois auxquelles nous devons obéir . L'obéissance est la clé. Les punitions, nous montrent qu'on ne défie pas l'autorité sans conséquences. Lorsqu' un cavalier découvre l'équitation il apprend qu'il y a des règles, et des exigences situationnelles. Si le cheval refuse d'effectuer un comportement, le moniteur va demander au cavalier d'être de plus en plus sévère, par exemple si le cheval refuse d'avancer, on serre les jambes, puis coup de talon puis coup de cravache. Au moment de donner le premier coup de cravache, certaines personnes demandent si ça ne va pas faire mal au cheval.(À savoir : les chevaux sont des animaux qui ne poussent pas de cris ou de gémissements de façon semblable aux chiens ou à l'homme, en tant qu'humain un stress qui induit des sons vocaux, est souvent un indicateur primaire pour évaluer la souffrance animale. ) L'enseignant répond le plus souvent que c'est une nécessité, ou qu'il n'a pas le choix, allant même jusqu'à dire que le cheval a pris la décision de refuser l'ordre et qu'il sait qu'il s'expose à une punition, afin de persuader l'élève. Le novice va alors rentrer dans un état dit agentique, c'est-à-dire une fois qu'une personne est insérée dans un système ou quelqu'un qui a un statut supérieur lui donne des directives, la personne se voit alors comme un instrument qui se comporte comme elle croit que le moniteur veut qu'elle se comporte et du coup elle ne se sent plus responsable de ses actions. Elle se dédouane de la responsabilité de sa décision sur un élément extérieur. Milgram démontra que tout individu peut commettre la pire atrocité quand l'autorité qui lui ordonne de le faire est à ses yeux légitime.


Dans les loisirs on aurait pu s'attendre à plus de désobéissance puisqu'il n'y a pas de répression Dans une alternative de l'expérience de Milgram si l'expérimentateur n'était pas présent, seul 20% des gens allaient jusqu'au choc maximal des 450 V. Cela montre que le respect de l'autorité en qui ils ont confiance est très importante. De plus dans ce milieu, il est commun de voir autour de soi de telles pratiques, ce n'est pas seulement l'instructeur, mais les autres personnes qui pratiquent ce sport qui agissent ainsi. Cette pression de groupe rend la situation inconfortable. L'homme a ce besoin d'appartenance à un groupe (nous sommes des êtres sociables fait pour vivre en groupe) il a cette volonté de se conformer au groupe pour éviter une isolation sociale Et selon la théorie du conformisme d'Asch (expérience de Asch) il s'avère que très souvent les gens vont suivre le groupe, même si on n'est pas forcément d'accord avec eux, car il est difficile de tenir seul face à un groupe avec une opinion contraire. Sans compter qu'un cavalier novice, qui n'a aucune idée sur comment réagir à la situation, doutera facilement de lui-même et généralement l'unanimité d'un groupe d'individus plaide en faveur de l'exactitude de l'opinion exprimée .

Exprimer son désaccord face à de telles pratiques, peut donner un modèle aux autres personnes, qui peuvent à leur tour exprimer leur désaccord

Dans une autre alternative de l'expérience de Milgram si 2 autres enseignants (les sujets de l'expérience) se rebellaient alors seulement 10% d'entre eux allaient jusqu'aux 450 VS. Si cette désobéissance se propage, alors les entraineurs et autres professionnels seront obligés de proposer une alternative plus éthique.

La désobéissance est un acte individuel, mais elle permet la désobéissance collective.

mardi 9 juillet 2013

Sommes-nous habitués aux terminologies inexactes dans le domaine de l'équitation science, et est-ce que ça éclipse nos progrès?


Voici un article fort intéressant! 

Un des grands avantages d'une approche scientifique sur les comportements est que nous pouvons définir des mots spécifiques, en veillant à ce que tout le monde connaisse ce dont quoi les autres parlent. Malheureusement, dans le domaine de l'équitation, des termes bien établis liés à l'apprentissage sont souvent utilisés à tort. Cela peut être dû à l'ignorance, ou peut-être à un effort de donner une tournure positive à des techniques d'entrainement aversives . 
Même parmi les praticiens de premier plan dans le domaine de la science équine, la terminologie utilisée est parfois en contradiction avec les définitions qui ont été en place depuis 50 ans ou plus.

Conséquences d'une utilisation inexacte de la terminologie:
Alors pourquoi toute cette affaire? Est-ce qu'être préoccupé par la terminologie inexacte est une question de sémantique, ou est-ce la confusion en ce qui concerne la terminologie qui inhibe notre compréhension de l'apprentissage équin, qui réduit l'efficacité de notre entrainement, et compromet le bien-être de nos chevaux?

L'entrainement traditionnel du cheval s'appuie fortement sur des méthodes aversives pour modifier les comportements. Toutefois, si nous voulons compter sur des techniques aversives dans l'entraînement des chevaux, il est essentiel que nous soyons clairs sur le processus d'apprentissage qui se produit lorsque nous utilisons des techniques d'entrainement spécifiques, de sorte que les avantages et les risques puissent être discutés de manière objective.La cohérence dans l'utilisation de la terminologie est essentielle pour que cette discussion objective se produise, et la confusion a le potentiel de nuire à l'efficacité et à l'humanité de notre entrainement . 

Trois termes sont discutés ci-dessous qui mettent en évidence ce problème.

"Renforcement positif ":
Le renforcement positif est un processus de conditionnement opérant où le lien entre un comportement et un stimulus augmente la fréquence de ce comportement dans l'avenir. 
Par exemple, quand le cheval monte dans un van, il reçoit une carotte, puis si le comportement d'entrer dans le van devient plus fréquent à l'avenir, ce comportement aurait été renforcée positivement.
Cependant, il y a une tendance récente pour décrire l'élimination de la pression comme une «récompense» ou un «renforcement positif» parce que le cheval le désire. Le fait que quelque chose d'aversif doit être appliqué puis être enlevé pour être désirable est une triste vérité qui est souvent balayée sous le tapis par cette utilisation impropre du terme. Ce type de renforcement est en fait le renforcement négatif qui, comme la punition positive repose sur l'application de quelque chose d'aversif pour le cheval, afin de modifier les comportements.

"Habituation":
L'habituation est un processus d'apprentissage non associatif où une réaction réflexe à un stimulus diminue progressivement en raison de l'exposition tolérable. Le terme est souvent utilisé en parlant de la réduction d'une réaction de peur. Par exemple, les chevaux qui vivent à proximité d'une ligne de chemin de fer, et qui sont en mesure de s'échapper suffisamment loin de sorte qu'ils n'aient pas trop peur, vont fuir à des distances progressivement plus courtes et devenir moins craintifs lors du passage des trains, ils deviennent habitués aux trains. (j'ai ajouté ci-dessous une vidéo de l'EBTA montrant la réaction des chevaux face à un nouvel objet )



La capacité à gérer l'exposition aux stimuli suscitant la peur, de façon à ce que cette peur soit maintenue à un niveau tolérable est essentiel pour que l'accoutumance se produise.Sans les moyens de s'éloigner, un cheval peut être poussé à un niveau de peur qui interfère avec le processus d'habituation. Cela se produit souvent lors de tentatives mal exécutées de flooding  (1) (ou immersion) (voir cet article dans mon blog http://ppdt-comportementaliste-equin.blogspot.fr/2013/07/abus-psychologiques.html ). Le flooding est initialement très stressant pour le cheval, et il est possible pour le cheval de devenir plus craintif (sensibilisé) aux stimuli plutôt qu'habitué à eux. Dans certains milieu, le terme «habituation» est utilisé pour décrire un tel entrainement, qui masque les risques pour le cheval de dépasser le seuil à partir duquel il peut faire face

"Overshadowing" ou "eclipser":
L'overshadowing se réfère au phénomène de conditionnement classique qui se produit lorsque deux stimuli neutres sont présentés simultanément avant l'exposition à un stimulus inconditionné (2).Après avoir répété l'association le plus saillant (3) des deux stimuli neutres, est plus susceptible de devenir un stimulus conditionné classiquement, suscitant une réaction réflexe conditionnée. Le stimulus le plus saillant est dit avoir "éclipsé" le stimulus le moins saillant au cours de la phase d'acquisition du processus de conditionnement classique. 
L'overshadowing peut également être utilisé pour décrire un phénomène de conditionnement opérant où le plus saillant de deux stimuli discriminatif (4) exerce un plus grand contrôle sur le comportement ciblé (5).

Plus récemment, le terme, overshadowing a été utilisé pour décrire un processus où un cheval est forcé par des moyens aversifs (ou quand un comportement a été entraîné ultérieurement à l'aide de méthodes aversives via le conditionnement opérant), à rester à proximité de quelque chose qu'il trouve menaçant. Par exemple, il est dit que la pression sur les rênes, ou la menace de la cravache, "éclipse", un stimulus suscitant la peur comme tondre son cheval ou une procédure vétérinaire. Tout comme quelqu'un avec arachnophobie finirait par s'habituer aux araignées s'ils étaient forcés d'aller dans une zone infestée de mygales et clôturée par des fils électriques et des barbelés, un cheval peut s'habituer à la tondeuse s'il est forcé de rester près d'elle assez longtemps. Toutefois - en utilisant l'analogie de l'araignée - la personne arachnophobe pourrait devenir si paniquée qu'elles se couperaient ou s'électrocuteraient en essayant de s'échapper, et l'expérience peut les laisser plus effrayés des araignées.La même chose peut se produire avec un cheval s'il est forcé de rester à proximité immédiate de quelque chose qu'il trouve très menaçant.

Alors que le processus d'exposition forcée peut entraîner une réduction à long terme de la peur si elle est effectuée pendant assez longtemps de sorte que le cheval commence à se relaxer (6);ça reste du flooding au travers du processus de prévention de la réponse, plutôt que de l'overshadowing. L'utilisation du terme, Overshadowing, masque à nouveau les risques de flooding : sensibilisation, l'élaboration de stratégies dangereuses de secours, l'impuissance acquise, la peur conditionnée de l'entraîneur ou de l'environnement ou a lieu l'entrainement et de la nature subjective aversive du processus pour le cheval.


Conclusion:
Bien qu il soit excitant que les principes des théories de l'apprentissage arrivent dans le cercle des professionnels du cheval, il y a encore des divergences sur la façon dont certains termes des théories de l'apprentissage sont utilisés et leurs définitions bien établies.Sans clarté venant des cercles académiques sur les termes relatifs aux processus d'apprentissage associatifs et non associatifs, et l'application pratique de ces processus, nous risquons de retarder la possibilité d'apporter un entrainement sérieux et l'amélioration du bien-être dans le monde équestre en général.

(1) Un processus où un animal est exposé à un stimulus suscitant fortement la peur sans aucune possibilité de s'échapper.

(2) Un stimulus qui provoque une réponse instinctive involontaire par l'animal.

(3) Notables 

(4) Signaux 

(5) Par exemple, un signal "attend" fait avec la main, et un signal verbal "attend" peuvent être utilisés conjointement au cours de l'entrainement d'un cheval afin qu'il reste immobile, mais après l'entrainement, le cheval est plus sensible au signal de la main qu'au  signal verbal (conduisant à une absence de réponse au signal verbal alors que l'entraîneur pensait qu'il était en place).

(6) Le laps de temps nécessaire avant que le cheval se détende dépendra de la perception subjective de la menace subie par le cheval.


Source http://www.apbc.org.uk/articles/overshadowing-habituation-positive-reinforcement-in-horse-training

samedi 6 juillet 2013

Est-ce que j'ai besoin d'un comportementaliste (et à quoi dois-je m'attendre) ?


Un article de mes collègues sur le métier de comportementaliste :

Quand les gens rencontrent des problèmes avec leurs chevaux, ils ont tendance à passer par une série de réponses - certains appellent immédiatement le vétérinaire car, ils soupçonnent, ou veulent exclure, la douleur comme raison pour ce comportement.D'autres pourraient changer l'alimentation du cheval ou commencer à ajouter un complément à leur alimentation, d'autres pourraient se tourner vers un entrainement spécifique ou des méthodes dites éthologiques, faire vérifier la selle, se tourner vers un herboriste ou un aromathérapeute et ainsi de suite. Avec autant de professionnels de l'industrie du cheval, il ne manque pas de gens vers qui se tourner - et cela a des effets à la fois positifs et négatifs pour les chevaux.

Un pourcentage élevé de problèmes de comportement est enraciné dans la douleur. Par exemple, un cheval qui réagit dès que son propriétaire apporte la selle et qui commence à «danser » quand on l'harnache pourrait avoir des problèmes de douleurs associés à la selle ou au fait d'être monté, ou il aurait pu avoir une telle douleur dans le passé. Bien qu'il n'y ait pas de douleur actuellement, le cheval a appris et retenu une association négative entre la selle et la douleur et se comporte en conséquence.
Heureusement, la plupart des personnes dans cette situation appellent le vétérinaire, bien qu'il soit très préoccupant qu'il soit courant pour les propriétaires de ne pas le faire et à la place ils font appel à un autre spécialiste.

Tout professionnel travaillant avec des chevaux devrait travailler en accord avec un vétérinaire et il devrait insister pour que la douleur soit d'abord exclue de la cause du problème, mais certains ne le font pas. Lorsque la douleur est la cause et est traitée, parfois le comportement indésirable disparaît, mais parfois le cheval a besoin d'aide pour réapprendre que la selle est OK.

Beaucoup d'entraineurs et de propriétaires voient l'adoption d'une méthode d'équitation dite "naturelle" ou "éthologique" comme un moyen de résoudre une multitude de problèmes du comportement équin. Cependant, bien que l'entrainement puisse aider dans certaines situations, souvent il ne prend pas en compte la cause du problème, mais aborde plutôt le symptôme.

Par exemple, prenons un cheval qui rue lorsqu'il est monté. Le propriétaire devrait en premier s'assurer qu'il n'y ai pas de douleur, en faisant appel au vétérinaire et en faisant vérifier la selle, puis si besoin il pourrait se tourner vers un autre professionnel - il y a tellement d'options:

-le moniteur suivant la méthode qu'il préconise pourrait suggérer l'entrainement.

-la personne qui pratique l'équitation "éthologique" ou "naturelle" pourrait conseiller que le cheval a besoin de plus de travail au sol afin d'améliorer la relation entre le cheval et le propriétaire avant de reprendre l'équitation

-un entraineur en clicker pourrait suggérer l'utilisation d'un entrainement fondé sur la récompense afin d'améliorer les relations, le travail monté et établir une relation positive avec la selle

-un herboriste pourrait suggérer un supplément qui agirait comme un calmant

Toutes ces approches peuvent être efficaces à un degré plus ou moins grand. Cependant, la seule chose qu'ils ont en commun est l'application d'un outil pour lutter contre la façon dont le problème se manifeste et pas nécessairement la cause du problème.Regarder un problème sous un angle restreint pourrait négliger des questions importantes et pourrait aggraver le problème ou mettre cheval et le propriétaire dans une situation dangereuse.

Les comportementalistes, cependant, adoptent une perspective plus large. C'est seulement en s'attaquant à la cause que nous pouvons résoudre le problème efficacement et en toute sécurité et ainsi nous assurer que nous n'allons pas simplement avoir un autre symptôme qui émergerait.
En outre, il ne serait pas éthique d'entrainer un cheval qui ressent de la douleur ou de la peur (même si vous utilisez un entrainement basé sur la récompense) sans s'attaquer à cette douleur ou à cette peur sous-jacente et il ne serait pas éthique de mettre l'accent sur l'entrainement du cheval si le reste de sa vie est considéré
 comme "malheureux" dû à un management inadéquat puisqu'ils ne sont alors pas en mesure d'apprendre.

De nombreux moniteurs d'équitation, spécialistes du dos, entraineurs, nutritionnistes et autres professionnels devraient prendre en compte le management, avoir une vision globale mais malheureusement la plupart ne le font pas.

Trouver la cause - le processus
Lors d'une consultation le comportementaliste prend d'abord un historique complet - il pose beaucoup de questions et certaines peuvent sembler hors de propos, mais le comportementaliste va construire une image du propriétaire et du cheval, comprenant leur partenariat, l'expérience attitudes et les aspirations du propriétaire, le passé du cheval, ses expériences précédentes qui pourraient être pertinentes d'examiner plus tard, son management, ce qui a été fait pour résoudre le problème jusqu'à présent, toutes les questions de bien-être qui doivent être discutées, tout ce qui met en évidence la nécessité d'impliquer un autre professionnel comme un vétérinaire ou un nutritionniste. Le comportementaliste fournira alors son évaluation des principaux éléments du problème et commencera à parler des approches pour le résoudre.

Il est susceptible aussi d'observer le cheval et son environnement, et peut-être aussi voir la façon dont il est manipulé, entrainé bien que ce soit souvent dans une session ultérieure, selon le problème.
Le comportementaliste va travailler avec le propriétaire pour mettre sur pied un programme de modification du comportement - il est inutile d'imposer un plan aux propriétaires quand ils n'ont pas le temps, ni l'envie de mener à bien les recommandations. Il est vital que le comportementaliste reconnaisse ce problème et s'assure que ses suggestions soient pratiques et soutenues par le propriétaire. Les consultations ne sont pas comme des programmes de télévision

- avec un cheval agressif, ou celui qui rue lorsque vous le montez, il est très peu probable que le comportementaliste suggère que le cheval soit mis dans une situation où il montre ce comportement lors d'une consultation, puisque ce ne serait pas sans danger.

C'est également inutile si le comportementaliste est habile lors des questions.

Considérer les 24 heures de la journée du cheval
L'approche que les comportementalistes utilisent met l'accent sur la vie quotidienne du cheval.
La façon dont nous gardons et gérons nos chevaux est importante pour leur santé physique, leur bien-être mental et affecte la façon dont ils seront capables d'apprendre, de se souvenir et à faire face à ce que nous leur demandons. Les chevaux sont des animaux sociaux avec qui pâturent pendant 16-18 heures par jour, se déplaçant et mangeant peu à peu. 
Quand ils sont gardés dans des box, ces besoins ne sont pas satisfaits et cette «frustration des objectifs» peut se manifester par des problèmes tels que des stéréotypies (tic à l'appui, tic de l'ours, etc.), et des comportements de rebond (cheval qui bondit quand il peut sortir après une période de confinement). Idéalement les chevaux vivraient dehors avec un accès constant 
à un abri / grange. Cependant, ce n'est pas possible pour de nombreux propriétaires de chevaux le défi consiste alors à essayer de répondre aux besoins du cheval, compte tenu des contraintes accès restreint pour brouter ou le centre équestre typique. Des suggestions pour l'enrichissement des écuries et des pâturages sont largement disponibles sur internet ou sur certains articles. 
Ça ne cessera jamais de m'étonner de voir combien de problèmes de comportement se dissolvent lorsque le management du cheval est arrangé de sorte qu'il mène une vie plus naturelle même si d'autres programmes d'entrainement peuvent être nécessaires.
Le cheval est alors dans une bien meilleure position pour les commencer, une fois qu'il est heureux dans l'environnement dans lequel il / elle est maintenue.

Aller au fond du problème
Alors, qu'en est-il des problèmes qui subsistent une fois que le management a été amélioré?

Les comportementalistes considèrent toutes les raisons possibles pour le développement du comportement qui pose problème et proposent des méthodes pour le résoudre. Il y a cinq éléments principaux dans ce processus:

Est-ce que le comportement est normal? Considérer si le comportement est normal, normal mais hors contexte ou anormal, aide à comprendre la cause du problème. De nombreux comportements sont normaux pour les chevaux mais ne sont pas désirés. Par exemple, manger une petite quantité d'écorce est normal pour un cheval (l'alimentation des chevaux contient naturellement 10% d'arbres et arbustes), mais si votre cheval mange votre pommier c'est anormal.

Le comportement peut être normal, mais hors contexte - manger une petite quantité d'écorce / bois est normale, mais dévorer sa porte d'écurie ne l'est pas! ou le comportement pourrait être anormal - manger des substances non nutritives telles que du plastique (connu sous le nom pica) . Il est important de comprendre dans quelle catégorie le comportement tombe avant d'envisager comment le modifier, fournir une alternative ou le prévenir et les comportementalistes utilisent leur connaissance approfondie du comportement équin pour diagnostiquer le problème.


Quel apprentissage est impliqué? Les chevaux apprennent de beaucoup de façons différentes et les comportementalistes en ont une compréhension complète, ce qui est important quand on considère comment les entrainer à faire quelque chose de différent. Si le comportement est devenu «automatique» (classiquement conditionné), alors il devra être abordé d'une manière différente de si le cheval en est encore à apprendre sur un objet ou une expérience. Si l'animal a développé une phobie de quelque chose, alors ça nécessite une solution différente de si le cheval est juste inquiet de quelque chose.


Quelle est la physiologie pertinente? Une bonne compréhension de la physiologie est importante.
Par exemple, la chimie impliquée dans la biologie de l'agression signifie que le mouvement peut faire empirer les choses, il est donc important de faire un travail lent ou stationnaire avec des chevaux qui ont des tendances agressives. Il y a certaines physiologies associées aux stéréotypies qui rendent ces comportements «addictifs» qui peuvent nécessiter certains médicaments ainsi qu'une thérapie comportementale et de nombreux comportements sexuels ont des aspects physiologiques qui doivent être considérés afin de fournir un plan d'action approprié.

Le bien-être du cheval est il compromis? La sécurité du propriétaire et du cheval et le bien-être de l'animal sont d'une importance primordiale. Si un cheval souffre du management ou  du régime d'entrainement le
comportementaliste devra travailler avec le propriétaire pour régler cette question prioritaire.

Quelle est la nature de la relation propriétaire-cheval? Les comportementalistes ont suivi des cours et ont développé des compétences dans le domaine du conseil, souvent une partie du problème réside dans la perception que le propriétaire a du problème, la confiance qu'il a en lui-même, ses propres peurs, ses préoccupations et ses attentes. L'élément humain doit être pris en compte.


Ces cinq éléments sont mis ensemble pour construire un plan d'action pour le propriétaire, avec l'aide et le soutien du comportementaliste. Ceci est susceptible d'entraîner des modifications dans le management, des exercices d'entrainement et de manipulation, et bien sûr la contribution des vétérinaires ou d'autres professionnels au besoin pour assurer que la cause de ce comportement est adressée.

Source: http://www.ebta.co.uk/faq-behaviourist.html

lundi 1 juillet 2013

La relation homme-cheval, Grecs ou Romains ?


Pendant la période où le cheval a été domestiqué il y a eu deux approches de la relation homme-cheval (Goodwin, 1999). Une approche est similaire à celle utilisée lors de la domestication du chien, où les humains tentent d'établir leur domination sur le cheval. Cette approche semble favoriser un désir d'identifier des signaux de soumission chez le cheval par certains entraîneurs, et certaines disciplines équestres jugent la relation homme-cheval par la soumission montrée par le cheval au cavalier.

L'autre approche est coopérative elle est basée sur la compréhension du comportement du cheval. Les deux approches sont apparues au cours de la période antique et classique.
Les Scythes et les Grecs étaient des observateurs du comportement du cheval et ils employaient leur compréhension du comportement du cheval dans l'entrainement et le management. Les Romains ne semblent pas hériter des compétences des Grecs en équitation, et beaucoup de force et de coercition sont employés dans l'entraînement des chevaux. La conception chrétienne de la domination de l'homme sur les bêtes entraîne le déclin de la façon dont ont été traités les chevaux ainsi que leur entrainement. Les chevaux ont été entraînés par la force et la punition et l'idée de la cessation de la douleur, étant considéré comme une récompense, s'est établie et se poursuit dans certaines traditions équestres aujourd'hui (Barclay, 1980).

Au cours du 18ème siècle, le duc de Newcastle, entre autres, a commencé à faire revivre les principes de l'équitation grecque et un certain nombre d'écoles équestres célèbres ont été mises en place, ce qui a marqué le début d'un retour à un entrainement plus coopératif. Les deux approches persistent à des degrés divers dans les différentes traditions équestres aujourd'hui. Toutefois, le nombre de jeunes chevaux sains "brisés" au cours de l'entrainement, ou qui sont menés à l’abattoir pour des problèmes de comportement, suggère qu'a l'heure d'aujourd'hui, le management et l'entrainement à encore beaucoup de progrès à faire! (Odberg & Bouissou 1999).

Source: horse behaviour: evolution,domestication and feralisation. D Goodwin.

Renforcement positif, shaping, vans...

Dans cet article il y a eu 2 études réalisées. La première était sur l'utilisation du shaping et de cibles pour que le cheval monte dans le van et que les comportements indésirables tombent à zéro. Le cheval était ensuite capable de le refaire avec un nouvel entraîneur mais aussi dans un nouveau van (bien sûr ces chevaux avaient au préalable des problèmes pour monter dans le van, et des méthodes de plus en plus musclées avaient été utilisées pour essayer de les faire monter). La seconde étude portait sur prendre le pied et augmenter la durée afin qu on puisse le garder en main plus longtemps, pour atteindre le critère d'1 minute (cheval ne pouvant être ferré dû à son comportement). Le critère a été atteint et une généralisation consistante a eu lieu... Les résultats des deux études appuient l'utilisation du renforcement positif pour accroître les comportements appropriés durant les manipulations quotidiennes....


Voici, pour vous aider à mieux comprendre, quelques notes extraites de l'article

"Renforcer négativement le mouvement vers l'avant peut être efficace si on le fait de manière cohérente et immédiate. Cependant si le cheval se met à présenter des comportements dangereux d’évitement tel que le cabrer ou encore la ruade, qui ne sont pas propice pour monter dans un van, peuvent mener à la fin (non désirée) de cette fameuse pression. Il est difficile d’empêcher ces comportements indésirables d’évitement et par conséquent en mettant fin à cette fameuse pression prématurément vous renforcez négativement ces comportements et de plus vous exacerber ces comportements pour les futures tentatives. De plus, une augmentation progressive de la stimulation aversive est susceptible de conduire à l'habituation au stimulus aversif ce qui entraînera une diminution de la réponse (Cooper et al, 2007; .. Hall et al, 2008), et rendra la technique inefficace et conduira potentiellement à des abus sur l'animal (McGreevy et McLean, 2007).

Dans l'ensemble, utiliser des traitements aversifs sur des comportements problématiques (ex monter un cheval dans un van)peut conduire à des effets secondaires indésirables, et peut être inefficaces pour surmonter ces problèmes communs... (sans oublier qu'un cheval stressé ou qui a peur ne peut pas apprendre, qu'il y a des risques de suppression conditionnée etc. etc.)

Il est donc essentiel que les méthodes non agressives soient développées, des méthodes qui optimisent la capacité d'apprentissage des chevaux et qui soient faciles à mettre en oeuvre mise en œuvre et permettent une diffusion à un large public.

Un traitement approprié ne peut être obtenu que par une manipulation systémique des variables environnementales pertinentes qui exercent un contrôle sur le comportement, sans avoir recours à des méthodes aversives.
Un facteur à la fois responsable pour l'acquisition des comportements équins naturels et domestiques, est le renforcement positif (Catane, 1998). Les recherches ont montré que l'application du renforcement positif est associé à une augmentation de l'exploration dans les réponses par essais et par erreurs (Innes et Mc Bride, 2008). Selon (Dougherty and Lewis, 1992) le taux de réponses à la fréquence relative de renforcement positif, et de nombreuses études ont reporté l'efficacité du renforcement positif lors de l'enseignement de réponses discrètes (Fiske and Potter, 1979; Flannery, 1997; Sappington and Goldman, 1994; Williams et al., 2004)
Dans une étude comparative sur l'utilisation des méthodes renforcement positif vs renforcement négatif sur des chevaux abandonnés, Innes and Mc Bride (2008) ont trouvé que ceux qui étaient soumis à l'entrainement au renforcement positif étaient plus susceptibles de toucher la cible et par la suite ils ont reçu des réponses de renforcement plus fréquemment. Cela a mené à une augmentation observable de la motivation à participer à des activités de réhabilitation.
Ces résultats ont un potentiel pour la réduction des problèmes de comportement en appliquant le renforcement positif au cours des procédures de manipulation habituelles.

Quand vous faites face à un comportement problématique, le renforcement positif peut être appliqué à des comportements alternatifs, ou incompatibles avec la réponse désirée. 
La réponse souhaitée peut alors s’accroître, et les comportements indésirables diminuer, sans avoir à fournir directement un traitement sur le comportement problématique (Cooper et al., 2007). 

Les différentes techniques du renforcement positif incluent le shaping (Cooper et al., 2007). Le shaping s'est montré efficace dans une étude de Ferguson and Rosales-Ruiz (2001) avec des chevaux qui avaient des problèmes pour monter dans un van, ils ont utilisé le clicker training.(Pryor, 1985; Williams et al., 2004). L’utilisation de cible et du shaping ont été efficaces sans qu il y eut besoin de recourir au renforcement négatif ou à la punition."

J'en profite pour mettre une photo d'un genre de van que j’apprécie et qu'on trouve aisément au Royaume-Uni, il est possible de rentrer les chevaux par l’arrière et de les ressortir par l'avant...


Cheval dit agressif, dangereux...


Qu'en est-il vraiment? Voici 2 extraits qui je l’espère vous feront prendre conscience qu'il est plus que dangereux pour vous mais aussi pour votre cheval, d'utiliser la punition, le système de confort d'inconfort ,quand on rencontre ce genre de problème.

"Si un cheval est agressif envers les gens, des mesures doivent être prises afin de garder les gens en sécurité. Une personne avec de l’expérience dans le comportement équin doit déterminer les motivations de l’agression ainsi qu un programme de modification du comportement pour changer le comportement agressif non désiré en un comportement plus approprié.

Aucune méthode qui requiert un affrontement ou qui génère des conflits n'est recommandée (!), mais à la place le renforcement positif doit être utilisé pour récompenser les comportements désirés.

Les approches basées sur la punition doivent être à tout prix évité dans les cas d’agressions"


Source : Shelter médecine for veterinians and Staff 2012 publié par Lilas Miller, Stephen Zawistowski Éditions Wiley Blackwell


Autre extrait: 

"Par exemple, alors qu'il est connu depuis longtemps que les punitions sont rarement un outil efficace pour les modifications du comportement, et que les professionnels formés au comportement recommandent d'éviter l'utilisation de la punition, occasionnellement des entraîneurs populaires font la promotion de certaines méthodes basées sur la dominance et la punition qui favorisent les affrontements et les conflits .Et divers dispositifs qui ont un effet de punition pour contrôler les comportements des animaux sont souvent commercialisés. En 2007 l'american veterinary Society for Animal Behavior(AVSAB), en réponse à un entraîneur de chien populaire à la TV, a publié une déclaration de position sur l'application de la punition sur les animaux, y compris un résumé des effets néfastes des châtiments.
(Voir article  "la théorie de la dominance, un mythe obsolète?" http://ppdt-comportementaliste-equin.blogspot.fr/2013/06/la-theorie-de-la-dominance-un-mythe.html ) . On entend souvent dire que nous devons être durs, fermes et que nous devons rentrer en conflit avec les grands animaux parce que le risque de blessure est plus élevé. C'est pour cette raison précise, qu'il est encore plus important d’éviter les confrontations et les punitions avec les chevaux."

Source Dr Sue Mc donnell pour New Zeland Equine research foundation http://www.nzerf.co.nz/sites/default/files/Bayer%20Lecture%20Series%202012.pdf


La science pour évaluer le dressage ?

Voici la traduction partielle d'un article d'épona TV, qui a soulevé une polémique.

"Notre sympathie pour les juges mis à part, nous devons nous poser la question suivante: Quelles sont vraiment leurs fonctions? Ils ne peuvent pas réellement juger le rassembler comme indiqué dans le règlement. Nous le savons parce que chaque fois que les scientifiques tentent de prouver l'existence du rassembler, il y a toujours un ou plusieurs juges de dressage internationaux qui indiquent (aux scientifiques) le moment quand ils pensent que les chevaux sont rassemblés, puis les scientifiques mesurent les angles des articulations, le rythme, la position de la nuque etc. Jusqu'à présent, il n'y a jamais eu de cas, dans un tel scénario, où un juge déclare que le cheval est rassemblé... c'est-à-dire remplir tous les critères communément acceptés pour le rassembler: flexion des hanches, nuque comme le point le plus haut, le nez en avant de la verticale, etc. ...Mais les juges prétendent voir ce que les équipements de mesure sont incapable d'enregistrer.

Nous savons que les juges ne sont pas très bons pour juger la légèreté des aides - en 2005, une étude scientifique réalisée par de Cartier, d'Yves et Ödberg a révélé que les juges ne pouvaient pas vraiment dire à quel point le cavalier tirait sur les rênes. Nous savons que les juges ne peuvent pas ou ne veulent pas juger la «soumission» parce que, dans sa thèse de doctorat, un chercheur australien Lesley Hawson, a montré que parmi toutes les notes d'ensembles aux Jeux olympiques de 2008 à Hong Kong, le score pour la «soumission "était moins corrélé avec les scores de mouvements individuels et avait moins d'effets sur le score total que "les allures" et « l'impulsion ».
Ainsi, les juges sont censés marquer des trucs qui ne sont pas vraiment là et ils sont tenus d'accomplir ce tour grace à l'imagination, d'une manière équitable et objective. Pas étonnant qu'ils se trompent. ....

Les cavaliers: «Nous voulons que le jugement soit plus cohérent et objectif". Euh ... non, vous n'avez certainement pas envie de ça, les gars. Vous ne le voulez vraiment pas. Si vous le vouliez, vous mendierez à la FEI qu'elle donne aux juges l'accès à toute cette technologie remarquable, qui peut actuellement, de manière cohérente et objective quantifier vos prouesses.

On ne parle pas ici de publier les scores mouvements par mouvements, sur un énorme écran... . Mais plutôt des instruments pour mesurer la tension des rênes. Ayons des graphiques montrant la divergence dans la pureté des allures. Nous allons mesurer si le cheval se tient droit dans les tournants et mettre les données sur un grand écran pour que tout le monde puisse le voir. Regardons les degrés de flexion des hanches et pourquoi pas aussi mettre en évidence la position de la croupe par rapport au garrot? Chaque fois que l'encolure du cheval montre une cassure au niveau de la 3e vertèbre, une sirène pourrait sonner.

Ne mettez pas les juges dans les aires d'échauffement. Mettez-les à la retraite et laissez la technologie prendre le relais. Ça va être très amusant. Nous le promettons."

source: http://epona.tv/blog/2013/february/obsoletely-fabulous

dimanche 30 juin 2013

Mise en garde clicker training

Je suis une fervente "défenseuse" du renforcement positif, il m'arrive d'utiliser le clicker training, cependant dire/croire que c'est parce qu on utilise le clicker que tout devient positif, beau et rose, eh bien c'est un pas que je ne franchirai pas... Voici la traduction partielle (il y a toujours des parties ou on adhère plus ou moins  ) d'un article qui justement nous met en garde contre certaines croyances. Il écrit par Catherine Bell vous pouvez le trouver en Anglais ici :http://www.network54.com/Forum/235380/thread/1358878152/last-1358878152/What+is+Clicker+Training+Actually+Good+for

"Le clicker training est l'une des réussites récentes de l'équitation. Un signal est utilisé pour indiquer le moment du comportement désiré, suivi par un renforcement positif. On nous dit que l'entraînement avec le renforcement positif est plus éthique que l'entrainement avec le renforcement négatif et / ou la punition. On nous dit que le renforcement positif active les circuits du plaisir du cerveau, libérant la dopamine de manière totalement distincte des régions activées par des techniques de pression et de relâchement de la pression...


Tout d'abord, il y a la perception que l'entraînement au clicker ne peut être que positif. Nous donnons au cheval une friandise ce qui est mieux que de ne pas avoir de friandise. Par conséquent, c'est bien. C'est une vision un peu simpliste. Les chaines de réponse/ stimulus Skinnérienne ne tiennent pas compte de quoi que ce soit dans la vie du cheval, ni de son environnement. En fait, Skinner semble même nier le fait qu'ils étaient pertinents. Si un cheval fait la grimace quand vous le seller, vous pouvez l'entrainer avec le clicker à faire un visage heureux à la place. Si un cheval ne reste pas immobile dans son écurie, vous pouvez l'entrainer à l'aide d'une cible à se tenir immobile pendant que vous lui faites des choses. Vous pouvez lui apprendre à adopter des postures de dressage. Vous pouvez lui apprendre à se déplacer à des allures qui nécessiteraient un entrainement plus poussé, si c’était enseigné conventionnellement. Vous pouvez lui apprendre à ne pas répondre à toutes sortes d'objets effrayants. Vous pouvez même l’entraîner à se coucher, puis à vous coucher sur lui et ainsi prendre une belle photo pour votre site web. Et bien plus encore ...


Le problème est qu'aucune de ces situations d'entrainement ne prennent en compte les causes sous-jacentes du comportement. La selle mal ajustée peut être la cause de la douleur. Le cheval à l'écurie se sent inquiet au sujet de son voisin de box. Il peut ne pas avoir la musculature nécessaire pour adopter les positions demandées ou effectuer des mouvements avancés. Il peut apprendre à tolérer les objets effrayants mais que faire si sa peur d'eux est encore plus grande que le plaisir des friandises? Et le faire coucher, c'est très bien s'il veut le faire, mais qu'en est-il lorsque le sol est dur ou s'il y a quelque chose aux alentours qui signifie qu'il ne devrait plutôt pas se coucher?

Mais les chevaux ne le feraient pas s'ils ne le voulaient pas?
Voici la question sempiternelle . Cela a été (et est) dit des chevaux de course, des chevaux de CSO, des chevaux d'école, des chevaux entraînés avec des techniques d'équitation naturelle et même pour le processus de domestication initiale, il y a environ six mille ans. Bien sûr, ces formes d'équitation comprennent toutes des stimuli aversifs, physiques et émotionnels, qui offrent un certain niveau de menace pour le cheval - "choisis de faire ce que je dis, sinon". Ainsi, le cheval s’exécute, semble-t-il volontiers, et le stimulus aversif peut rester invisible pour tous, même à l'observateur le plus perspicace.

Le clicker training est différent parce que nous offrons quelque chose d'agréable pour le cheval. Nous sommes absous de toute culpabilité. Ou le sommes-nous? Les chevaux domestiqués ont passé leur vie à répondre à nos souhaits et ils continuent de le faire quand nous prenons un clicker. Les règles peuvent avoir changé et l'on peut permettre au cheval d'offrir un comportement avant de confirmer que c'est le comportement correct, mais c'est toujours l'homme qui décide si le comportement est correct. Nous voulons que le cheval choisisse d'offrir un comportement spontanément, mais ça doit être le «bon comportement» - ces messages contradictoires donnent beaucoup de pression émotionnelle à un animal qui a déjà été si bien conditionné à faire comme ce qui lui a été appris. C'est comme avoir une «pensée créative» ou un «apprentissage autonome» assortis de délais à l'école (comme cela se produit en effet ces jours-ci), comme si l'autonomie peut être allumée et éteinte. Les bons entraineurs qui savent comment utiliser les programmes de renforcements sont alors en mesure d'extraire de plus en plus de comportement en échange de la récompense. Ce "brave nouveau Monde" dans l'entraînement des chevaux peut souvent se montrer aussi aveugle à ce que le cheval aurait vraiment choisi.

Et puis nous avons la répétition. Juste au cas où le cheval ait un doute quant à savoir qui prend les décisions, certains entraîneurs semblent éprouver le besoin d'entrainer un comportement encore et encore. On semble arriver à un moment où aucun circuit du plaisir n'est déclenché dans le cerveau par les friandises, et n'est plus que compensé que par des comportements conflictuels vus chez le cheval - la frustration et l'agression, la surexcitation sexuelle, l'ennui, la suppression conditionnée, l'inquiétude. Et la raison de cette répétition est généralement perçue par la nécessité pour que le cheval réponde «moins émotionnellement" ou plus "proprement". Donc, notre objectif est devenu quelque chose qui s'approche dangereusement du cheval qui s'éteint, d'un automate, c'est ce que nous avons justement essayé de mettre de coté en nous éloignant des méthodes d'entrainement les plus aversives. Alors que se passe-t-il?

Le problème avec l'entraînement au clicker est que c'est incroyablement puissant. Le problème avec les chevaux, c'est que la plupart d'entre eux sont très dociles parce qu'ils veulent éviter les conflits. Il est très facile d'évoluer par inadvertance d'un entraîneur novice en clicker, qui veut aider son cheval à devenir plus enthousiastes et à avoir une vie plus enrichie, à un entraîneur en clicker plus avancé qui est à la recherche de la perfection et du contrôle et qui a un peu oublié pourquoi il a commencé le clicker training en premier lieu. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui entraîne activement son cheval au clicker parce que c'est un bon moyen d'exercer son autorité. Pourtant, c'est souvent comme ça que les choses deviennent. Ce désir de devenir un entraineur accompli, meilleur, ne peut pas nous mettre sur la voie de ce qui est important pour le cheval. Oui, avec clicker dans une main et des friandises dans l'autre, nous pouvons obtenir un contrôle excessif, des stimuli aversifs qui sont actifs quoique par inadvertance, travaillent vers une réduction de l'autonomie de nos chevaux et, par conséquent, de leur bien-être.

En dépit de toutes ces préoccupations, j'apprécie vraiment le clicker training et je serais ravie de le voir repris par plus de gens. Le renforcement positif (avec ou sans clicker) nous permet d'interagir avec les chevaux d'une façon qui ne se rapproche d'aucune autre méthode d'entrainement, même de loin. Mais pour exploiter cet énorme potentiel, nous avons vraiment besoin de changer notre objectif. Nous devons commencer à nouveau et regarder ce qui nous a attirés vers le clicker training en premier lieu.
Lorsque nous sommes engagés dans une session de free shaping nous transmettons un message très puissant au cheval. Nous lui disons qu'il peut choisir de participer ou non (encore mieux si la session se passe dans un pré ainsi de l'herbe est toujours disponible comme une alternative à l'entrainement). Nous disons qu'il peut gagner des récompenses ou choisir de ne pas gagner des récompenses et que rien de mauvais va se passer, selon l'option qu'il choisit. Nous disons que nous allons respecter les décisions qu'il prend, plutôt que d'essayer de trouver d'autres moyens pour qu il s'exécute. Quand le cheval choisit de dire «non» ce n'est pas une insulte à notre entrainement ou à notre relation. Cela peut être un signe qu'il est en bonne santé psychologique et qu'il se sent suffisamment en sécurité dans sa relation avec le propriétaire pour dire «non».
Après avoir passé des années à être conditionné à faire ce qu'on lui dit, apprendre qu'il peut choisir de faire où ne pas faire quelque chose est incroyablement libérateur. Quand nous tournons le clicker training en quelque chose d'autoritaire et plein de restriction, nous perdons l'élément le plus éclairé de celui-ci - la possibilité de rétablir l'autonomie du cheval. C'est là que l'entraînement au clicker présente des avantages dans sa capacité à augmenter le bien-être; toute technique qui utilise la pression le relâchement de cette pression (confort inconfort) ne peut pas augmenter un sentiment d'autonomie.

J'en suis venu à croire que l'autonomie est peut-être le cadeau le plus bénéfique que nous pouvons intégrer dans notre entrainement. Lorsque l'entrainement par le renforcement positif devient matière à contrôler et à manipuler, ça érode l'autonomie et diminue la valeur de la récompense - il devient un signal empoisonné en lui-même. Les chevaux ont évolué pour prendre de nombreuses décisions pour eux-mêmes - l'idée erronée que la majorité des chevaux suivent aveuglément un leader est dépassée - et il n'y a aucune raison pour que cela est changé au cours de la période relativement brève de la domestication. Pourtant, la grande majorité des chevaux domestiqués n'ont rien à dire sur ce qu'ils font, quand ils sont nourris avec un régime alimentaire à des moments précis et n'ont aucun choix sur leurs compagnons. En effet, la manière dont la plupart des chevaux sont gérés est contraire aux besoins éthologiques les plus élémentaires de leur budget temps.

Le free shaping, permet au cheval de se comporter de la manière la plus ouverte et honnête, plutôt que d'essayer d'éviter la pression. Il s'agit d'un moyen de communication, une communication bidirectionnelle, par opposition à l'entrainement traditionnel. Par conséquent, nous avons un plus grand aperçu sur comment le cheval peut penser. Nous pouvons utiliser ces informations pour améliorer la vie du cheval - nous pouvons apprendre sur sa façon d'apprendre, ce qu'il aime et n'aime pas, comment il apprécie les choses, ce dont il a peur. Nous pouvons appliquer ces informations à toute forme d'équitation - pas pour l'exploiter et le manipuler mais pour ajouter de la valeur et réduire les conflits.

Je crois fermement que cette approche de l'équitation est analogue à certaines des méthodes utilisées en psychothérapie humaine, plus particulièrement, la thérapie centrée sur la personne mise au point par Carl Rogers (par exemple, On Becoming a Person). il y a aussi une belle description d'une telle thérapie appliquée à un garçon de six ans, considéré comme mentalement déficient, mais à qui on a donné la possibilité de développer une relation positive en jouant avec la thérapeute, Virgina Axline, et le transformer en garçon très intelligent et avancé qu'il était (Dibs: In Search of Self). Ce livre montre le pouvoir du free shaping en action et est remarquable pour plusieurs raisons, notamment parce que la thérapie a eu lieu seulement une heure par semaine avec le garçon qui retournait à une vie familiale aversive entre les consultations. Rogers croyait que la relation thérapeutique dépendait de trois facteurs principaux - la compréhension empathique, l'authenticité et le regard positif inconditionnel. Alors que ses premiers travaux ont étudié la relation entre le thérapeute et le client, il l'a étendu plus tard a, à peu près toutes les relations. Je ne vois pas pourquoi cela ne devrait pas s'appliquer à la relation homme-cheval. Travailler avec un cheval qui a des problèmes requière ces trois mêmes attributs - une compréhension de la façon dont ce cheval peut se sentir, la patience de permettre au cheval de se comporter de la façon dont il a besoin de se comporter sans essayer de le manipuler ou de créer un ordre du jour et respecter et apprécier chaque essai que le cheval fait. Je pense qu'il est juste de dire qu'aucune discipline équestre n'a mit ces points fondamentaux au cœur de la relation homme-cheval. Pourtant ..."