mercredi 23 octobre 2013

Nouvelle approche pour les boiteries

Traduction partielle d'un article de  Jean Luc Cornille (Biomechanique)

"...Dans la plupart des cas un déséquilibre musculaire du dos ou d'autres dysfonctionnements de la colonne vertébrale sont la cause profonde d'anomalies cinématiques  des membres et des blessures qui en découlent.

Dans la salle d'autopsie, on a fait une coupe verticale d'un échantillon au niveau de la deuxième vertèbre lombaire. La photo montre le très grand écart entre la masse et la puissance des muscles du dos, (la moitié supérieure de l'image), par rapport à la taille des muscles abdominaux, (la moitié inférieure de l'image). Considérant que dans le mouvement, les muscles abdominaux doivent stabiliser la voie gastro-intestinale qui est en train de bouger comme un piston, la pensée que les muscles abdominaux ont le pouvoir de fléchir la masse des muscles du dos est un acte de foi. 
Les analyses factuelles suggèrent au contraire qu'un autre et  plus puissant système musculaire, les muscles du dos, fléchit  la colonne vertébrale thoraco-lombaire.

....Nous avons exploré comment l'équitation du cavalier pourrait être modifiée afin d'agir efficacement sur les muscles qui travaillent simultanément mais dans des directions opposées.La recherche nous a forcé à nous éloigner de la position traditionnel qui stimule la contraction plus tôt et plus forte du longissimus dorsi, sur le groupe musculaire situé dans la direction opposée et dénommé le système multifidius. Au lieu de cela, nous avons exploré l'idée qu'une posture plus verticale, où le cavalier serait en équilibre exact sur les ischions, et créerait un équilibre neutre.Un équilibre neutre signifie que le poids du corps du cavalier n'agit pas d' arrière vers l'avant ou d'avant en arrière, mais plutôt exactement à la verticale sur le dos du cheval.

Quant au déplacement du poids du cavalier  qui est considéré comme une nuisance, c'est une pensée pertinente, mais pas un nouveau concept. Au 17ème siècle, le duc de Newcastle a enseigné que le bassin du cavalier doit être tenu aussi immobile que possible.

La pensée que le bassin doit rester aussi immobile que possible implique une réduction des ondulations des vertèbres lombaires... Cependant, une fois encore, le concept n'est pas nouveau.Les précurseurs ont compris intuitivement qu'une équitation saine exige un mouvement réduit de la colonne vertébrale du cavalier.

Très peu de mouvements se produisent dans les vertèbres cervicales du cavalier, mais l'alignement des vertèbres cervicales et de la tête à la verticale de la colonne vertébrale permet un meilleur contrôle de l'ensemble de la colonne vertébrale. La courbe naturelle des vertèbres thoraciques du cavalier est légèrement concave et est généralement désignée comme cyphose.

Cette partie de la colonne vertébrale du cavalier est très importante. Afin d'absorber la grande amplitude de mouvements induite par les membres et les mouvements du corps du cheval sur la colonne vertébrale du cavalier , toute la colonne vertébrale doit être impliqué. Le problème est que la colonne vertébrale du cheval est seulement capable d'une amplitude de mouvements très limitée . Si le cavalier absorbe le large éventail de force venant des jambes et des mouvements du corps du cheval par le biais de grandes ondulations des vertèbres lombaires, le cavalier peut trouver un peu de réconfort pour lui-même mais il crée un inconfort et une contraction réflexe de protection des muscles du dos du cheval .

Jusqu'à ce que la technologie nous permette de mesurer l'amplitude de mouvement de la colonne vertébrale thoraco-lombaire du cheval, nos ancêtres croyaient que la somme des mouvements qu'ils percevaient en selle étaient due à de grandes ondulations de la colonne vertébrale du cheval. Cette interprétation a donné naissance au concept de l' oscilliation du dos.Déjà en 1953, Hildebrand Milton a souligné que lors de la locomotion, les mouvements de la colonne vertébrale du cheval étaient extrêmement limités.

"La colonne vertébrale thoraco-lombaire du cheval est maintenu pratiquement rigide lors de la locomotion;. Les petits mouvements qui peuvent être vus ont lieu dans l'articulation lombo-sacrée" (2)

Les observations de Hildebrand n'ont pas découragé les théologiens du monde équestre qui ont préféré croire que rachis thoraco-lombaire du cheval oscillait.

Puisque l'amplitude de mouvement de la colonne thoraco-lombaire du cheval est en effet relativement limitée, la colonne vertébrale du cavalier doit simultanément absorber et réduire la somme des mouvements induits à partir des membres du cheval dans la colonne vertébrale du cavalier.

La colonne vertébrale du cavalier doit agir comme un mécanisme d'absorption des chocs amortissant via les mouvements les forces induites par les mouvements des membres et du corps du cheval. Mais en même temps, les mouvements de la colonne vertébrale du cavalier ont besoin de résister à des forces induites par le cheval, la réduction du mouvement de la colonne vertébrale du cavalier à l'intérieur de l'amplitude de mouvements de la colonne vertébrale du cheval . Cette double tâche peut être réalisée en utilisant le mouvement modéré de l'ensemble de la colonne vertébrale au lieu de grandes ondulations des vertèbres 
lombaires.

En montant de cette façon, les colonnes vertébrales du cavalier et du cheval, fonctionnent de façon semblable.La fonction principale des muscles du dos du cheval n'est pas d'augmenter les mouvements de la colonne vertébrale du cheval, mais  de réduire et de maintenir les mouvements du rachis thoraco-lombaire du cheval dans les limites de son  amplitude de mouvements possible.
L'harmonie entre les deux partenaires ne peut être atteinte qu'en dansant la même danse et quand le cheval et le cavalier dansent la même danse la subtilité et l'efficacité de la conversation évoluent constamment.
Cependant, la réalité qui doit être clairement formulée est que la réhabilitation ne peut être obtenue en appliquant les principes d'équitation et d'entrainement qui ont causé la blessure. 

Comme Albert Einstein a dit: 
«Les problèmes importants auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui ne peuvent être résolus au même niveau de réflexion où nous étions lorsque nous les avons créés." "

Source et images:
http://horsetalk.co.nz/2012/12/24/a-new-approach-to-lameness/#axzz2iOpvq5q7

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire