Voici
un article sur la compétition qui m'avait été demandé par un
magazine l'été dernier, seulement une partie de l'article avait été
publiée donc voici le reste :
-
Lors d'une compétition, le cheval est transporté vers un autre
lieu, doit parfois attendre dans son transport avant d'être monté,
puis on lui demande de faire un effort sportif dans un endroit qu'il
ne connaît pas. Comment le cheval vit-il
ces différentes étapes? Le vécu est-il le même pour tous les
chevaux?
L'environnement où les chevaux ont évolué, et
l'endroit où ils vivent sont considérablement différents de celui
de la compétition. Il y a des chevaux qu'il ne connaît pas, des
bruits et des objets
nouveaux, sans compter tous les
préparatifs qui annoncent le départ en compétition.
Chacun de
ces facteurs va susciter une réponse émotionnelle.
Selon
l'individu, le voyage dans le van (ou camion), l'habilité du
conducteur du véhicule,
l’entraînement, la préparation du
cheval, les précédentes expériences (positive ou négative) et
s'il est habitué ou non à ce genre de manifestations, le vécu sera
différent.
Le confinement dans un véhicule limites les
comportements naturels des chevaux, ils ne peuvent pas se déplacer,
s'allonger et ils n'ont que très peu de contrôle sur leur
environnement. Pour un animal qui peut faire jusqu'à 80 km par jour
et qui vit en groupe le fait d'être dans un espace restreint et
parfois isolé de ses congénères, peut s'avérer très
stressant.
- Le cheval se rend-il compte de l'enjeu de la
compétition?
Le cheval ne sait pas qu'il doit être le plus
rapide, ou faire mieux que les autres chevaux.
Cependant, il agit
en fonction de nos comportements et peut apprendre à les prédire en
raison de certains préparatifs, stimuli...
- Comment le
cavalier peut-il améliorer le bien-être de son cheval en transport
et en compétition?
Tout commence à la maison. Il faut savoir
que 63% des chevaux de compétition souffrent d'ulcère gastrique à
cause entre autres du stress et du non-respect de leurs besoins.
Il
faut respecter leurs besoins sociaux (le cheval est un animal
social), leurs besoins alimentaires (un cheval mange 18h par jour, et
essentiellement des fibres), leurs besoins de mouvements (les chevaux
qui vivent en « liberté » font une trentaine de km par jour).
Il
est aussi indispensable d'avoir une bonne connaissance des théories
de l'apprentissage, du conditionnement opérant (renforcements et
punitions) et conditionnement classique.
Les réactions
émotionnelles dépendent en partie de l'expérience précédente, de
la méthode d’entraînement utilisée. L'état émotionnel est
crucial pour déterminer comment le cheval perçoit et réagit à son
environnement .Si l'humeur est négative, alors il y a une
probabilité plus élevée de réactions émotionnelles négatives à
une situation donnée.Une humeur positive est essentielle pour toutes
les disciplines
Ensuite il faut préparer le cheval à
rencontrer diverses situations, en lui présentant de façon
progressive des situations de plus en plus provocantes et en
s'assurant que l'expérience reste positive. (Voir de nouveaux
endroits, rencontrer de nouveaux chevaux, de nouveaux objets, des
objets en rapport avec la compétition de différentes couleurs, les
habituer aux haut-parleurs à la foule...) Par exemple vous pouvez
vous rendre dans de petites compétitions locales sans y participer,
laisser le cheval brouter, observer, le récompenser pour son
calme...
Il faut aussi préparer le transport habituer le
cheval à monter dans le véhicule longtemps à l'avance, puis plus
tard l'habituer au déplacement sûr de courtes durées, associer
quelque chose de positif,éviter de le faire voyager seul car les
chevaux sont des animaux très sociables.Voyager avec un autre cheval
ou animal familier peut diminuer le stress...Nous devons prendre
aussi conscience qu' un cheval peut avoir le sommeil perturbé sur
plusieurs jours quand il est dans un nouvel environnement , ce qui
implique que si vous partez quelques jours en compétition chaque
week-end, votre cheval risque de ne pas avoir un sommeil satisfaisant
durant plusieurs semaines, ce qui a un impact sur sa santé, son
bien-être mental et physique.
Les chevaux sont souvent moins
enclins à manger et à boire dans un environnement inconnu ou
stressant, certains chevaux refusent une eau qui n'est pas familière,
il est alors conseillé de faire le plein d'eau avant de partir.
-
Les chevaux peuvent-ils prendre du plaisir à aller en
compétition?
Il est difficile de savoir ce que le cheval
pense, même voir impossible.
Cependant, regarder et analyser son
comportement peut nous donner une idée sur la façon dont il
s'adapte à cette situation. Est-ce plutôt facilement?
difficilement?
Les chevaux ont évolué pour éviter les
obstacles, c'est pour eux l'option la moins risquée, cependant nous
leurs demandons de sauter, parfois en les forçant...Ils peuvent être
alors en conflit.
Voici quelques comportements qui nous
indiquent que le cheval à des difficultés à s'adapter à la
situation (préalablement il faut s'assurer que le matériel du
cheval soit bien adapté et ou qu'il ne ressente pas de la douleur et
soit en bonne santé):
Cheval qui fouaille de la queue de
façon excessive, les oreilles couchées en arrière, l’œil qui
prend une forme triangulaire avec plusieurs plis au-dessus de l’œil,
une salivation excessive, les naseaux pincés, un cheval qui grince
des dents, qui se lèche les lèvres et mâchouille à plusieurs
reprises..
Il faut aussi faire attention à ne pas confondre
un cheval calme avec un cheval qui agit comme un robot ou encore un
cheval enthousiaste avec un cheval anxieux, qui a peur, ou est
stressé... par exemple un cheval peut se précipiter sur les barres
car il a appris (au travers de répétitions) que plus il exécutait
ce que le cavalier lui demandait moins l'homme intervenait, il sait
qu'il doit sauter et sa manière de faire face à cette situation est
de le faire rapidement.
Au contraire un cheval qui s'adaptera
plus facilement à la situation, sera détendu, il se déplacera de
façon fluide,avec une queue souple , sans tension négatives (sur le
visage ou le corps)...
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